N° d'objet
AE.1961.0062.0002
Département
Titre
Sceptre de cérémonie (kibango kya bulopwe) Luba
Créateur
Description
Le sceptre kibango symbolisait le pouvoir, le statut et le rang du mulopwe et de certains dignitaires. Il se transmettait de façon héréditaire au sein de la lignée royale et accompagnait toujours le mulopwe. Il jouait un rôle décisif lors des rituels d’investiture. Après le rite de purification (kusubula) dans une rivière sacrée, le candidat mulopwe était frotté de kaolin sacré (lupemba), habillé de frais et pourvu de nombreux objets destinés à affirmer son nouveau titre, dont le kibango qui figurait en bonne place. Au cours de ces rites, la soeur et/ou la première épouse (muntu wa beene) précédait le candidat avec le sceptre et plantait sa pointe métallique près du trône royal (kipona). Le nouveau mulopwe le tenait quand il prêtait serment et le portait ensuite partout où il se rendait. Dans la cour (mwipata) à chaque cérémonie importante, le sceptre était enfoncé dans le sol. Lors d’un conflit armé, il était planté droit sur le champ de bataille en cas de victoire. Pour sa garde, il était confié à une épouse du mulopwe. Le sceptre royal était donc à la fois un objet de prestige et un réceptacle du pouvoir sacré (kikalo kya buvidye). Sa consécration par des experts en rituels et son renforcement avec du métal (kalonda ka bukomo) et des charmes (bwanga) lui assurait des qualités surnaturelles, notamment le pouvoir de guérison. En outre, il servait de document historique qui, par sa forme et son type, livrait des informations sur l’ascendance de son propriétaire. Il représentait l’histoire de cet individu précis (roi, chef ou dignitaire) ainsi que ses migrations, sa généalogie, les esprits tutélaires locaux et les ressources naturelles. À la façon des chroniques ou des albums d’images du passé, cet emblème était considéré comme un document transmettant les histoires politiques locales. On pourrait le considérer comme une carte géographique et/ou historique sculptée. Ce sceptre est couronné par une figure féminine assise. Elle renvoie aux fondatrices féminines des différentes lignées royales, voire au roi lui-même. Les parties larges du sceptre sont appelées dibulu. Elles représentent le centre administratif que compte chaque capitale royale ou place publique. Le dibulu, stylisé, présente souvent la forme d’un triangle, d’un losange ou d’un sablier. Les parties longues du manche dépourvues d’ornements ou couvertes de cuivre symbolisent les savanes inhabitées et les routes qui mènent au centre administratif du royaume. La pointe métallique au bas du sceptre est à la fois le signe de la richesse matérielle et une marque de la puissance de la chefferie honorée par le sceptre. [Source: Lukanda Lwa Malale Ndeke, Florent dans: 100xCongo, 2020: 260]
Lieu de création
Democratische Republiek Congo
Date
voor 1920
Nom d'objet
Matériel
Dimensions
hauteur: 135.5 cm (geheel)
largeur: 14.8 cm (geheel)
profondeur: 5 cm (geheel)
Date d'acquisition
1961-09-11
Méthode d'acquisitiont
achat - Missionarissen van Afrika - Witte Paters van Antwerpen