Dans son étude sur l’art de l’Afrique noire, Joseph Cornet nous rappelle que la tradition orale kuba a conservé le souvenir de deux rois forgerons : Miel et Mbop Pelyeeng. Le premier excellait à figurer des hommes et des animaux. Il est le quatre-vingtsixième roi de la liste de Torday. Et le second, le cent-huitième. Ces deux statuettes en fer forgé sont l’oeuvre de Miel qui, selon Torday, aurait été Bweemy (prince héritier) du roi Moy Mope. Certaines sources le présentent comme fils d’un roi du 17e siècle dont il aurait été le régent.
L’oeuvre de Miel s’inscrit dans la logique de la tradition des Kuba qui ne souhaitaient pas voir l’artiste limité par des règles traditionnelles intangibles. Il est considéré comme l’un des forgerons les plus talentueux et les plus prolifiques du royaume. La tradition orale lui attribue l’invention et la fabrication de l’épingle dite ndwoong laket qui sert à fixer un couvre-chef kuba (laket) à la coiffure.
Les têtes des figurines (AE.0773 et AE.0774] sont de forme triangulaire et se réfèrent à l’idéal de beauté. Les grandes mains ouvertes s’inscrivent dans la logique de l’art africain, selon laquelle l’importance idéologique de l’organe est exprimée quantitativement. [Source: Bope Nyim-a-Nkwem, Matthieu dans: 100xCongo, 2020: 222-223]